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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 01:22

Le gouvernement a décidé d’instaurer un jour de carence pour les fonctionnaires et agents publics en maladie et un quatrième jour pour les salariés du secteur privé. Cette mesure se fonde sur un mensonge et constitue à la fois une nouvelle régression salariale, une injustice et une insulte faite au monde du travail.

Ce jour de carence est motivé par un mensonge. Le gouvernement fonde notamment sa décision sur la volonté de corriger une supposée inégalité public-privé, tout en imposant pourtant un nouveau jour de carence à tous les salariés. Or, pour une large majorité de ceux du privé, les trois jours de carence sont actuellement couverts par divers dispositifs (convention collective, accord d’entreprise). La réalité est donc bien que le gouvernement opère une ponction sur la rémunération dans le public comme dans le privé. Il faut d’ailleurs souligner que les fonctionnaires et agents publics en maladie restent rémunérés directement par leur employeur et non par la Sécurité sociale : l’état procède ainsi à une économie directe sur les salaires qu’il doit verser, et permet aux autres employeurs publics de faire de même.

Alors que pour la première fois depuis la Libération, le point d’indice fonction publique est gelé deux années de suite, la décision gouvernementale est un mauvais coup supplémentaire pour le pouvoir d’achat des fonctionnaires et agents publics. Sa décision concourt aussi à dégrader la situation salariale dans le privé. Pour complaire aux marchés et aux agences de notation, le gouvernement aggrave ainsi sa politique d’austérité et contribue de nouveau à entraver toute perspective de relance économique.

Autre motivation avancée : la lutte contre la fraude, prétexte qui s’avère être une véritable fumisterie. Le travail au noir représente 9 à 15 milliards par an de manque à gagner pour les comptes sociaux, soit davantage que la totalité des sommes versées au titre des indemnités journalières pour absence maladie. Ce gisement côté patronal est ignoré par le gouvernement, qui préfère taper une nouvelle fois sur les salariés, en opposant public et privé et en prenant les malades pour boucs émissaires.

Enfin, ce jour de carence constitue une véritable insulte. Son instauration revient à considérer chaque malade comme suspect de fraude et donc, dans le doute, à le sanctionner d’office. Les médecins sont au passage considérés comme des pourvoyeurs d’arrêts de complaisance. Déjà taxés de plomber les comptes de la nation, mis à mal par les réformes menées à la hussarde pour déconstruire la fonction publique, contraints d’exercer leurs missions de service public dans des conditions dégradées, les fonctionnaires et agents publics, comme les salariés du privé, sont maintenant considérés comme des voleurs par le pouvoir en place. Le gouvernement confirme ainsi son mépris pour celles et ceux qui font vivre le pays, produisent les richesses, font fonctionner au quotidien l’économie et les services publics.

Ce énième mauvais coup porté aux garanties et droits sociaux est une raison supplémentaire de mener la riposte contre le cercle vicieux de l’austérité dans lequel le gouvernement entraîne le pays, en parfaite cohérence avec la logique mortifère engagée en Europe. Le 30 novembre, la fédération syndicale européenne des services publics organise une journée d’action européenne coordonnée pour dire « Non à l’austérité, oui aux services publics, à la croissance et à l’emploi ». La CGT et d’autres organisations syndicales en seront. Les agents de la fonction publique auront là une première occasion de répondre à l’insulte que vient de leur faire le gouvernement.

Baptiste Talbot.

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